My personal story
R: I was looking for a job with children, abroad, as an au pair, in Britain, and I felt advantaged as a girl. I found that… the ads were pretty clear, for girls, nothing special was asked, actually… And it was asked to the boys, to hold some degree in relation with children or…
(...)
R: People certainly consider that girls have an easier contact with children, something more natural. And maybe also… there is some apprehension, some notion of danger, attached to the relationship of boys – or men, with children, that parents may feel when leaving their children to a man’s care.
(...)
R: (...) I know girls who have no strong maternal streak and other who feel much more comfortable with children. Nowadays, although it is still difficult, there are more and more women who claim for the right not to be a mother, not to bear children… So things are in a process of change.
(...)
R: I think we should keep… that’s natural, I think, for a woman to take care of her child, but that’s the same for a father. He does it as good as a woman does, even if she bore the child – so you can talk of something that really comes from the womb, I don’t know, but still… I think that it’s necessary to include men in the education of children, be it for their equilibrium or for a better task balance, because there are more and more women who want a career.
French
I: C'est à vous.
R: Je pars sur quoi, alors, sur la première histoire?
I: Oui, sur celle que vous avez évoquée en premier.
R: Donc, en cherchant un travail auprès des enfants à l'étranger, en tant que jeune fille au pair en Angleterre, je me suis sentie favorisée en tant que fille (rire). Enfin, j'ai trouvé que c'était, enfin... les demandes étaient claires, en fait, il était clairement demandé aux filles... bah, rien. Et aux garçons, s'ils avaient un diplôme dans l'animation ou le BAFA ou...
I: Ça vous a sauté aux yeux rapidement?
R: Ah, ben c'était écrit : pour les garçons, BAFA, oui ou non?
I: Et qu'est-ce qui a attiré votre attention là-dessus, c'est le fait que vous aviez un copain qui cherchait...?
R: Non, pas spécialement, mais je pensais qu'il fallait le BAFA pour tout le monde, mais en fait, non, c'était pas demandé aux filles. Donc moi, ça m'intéressait...
I: Et comment vous expliquez ça, qu'on ne demande pas le BAFA aux filles?
R: On estime peut-être que les filles ont un contact plus aisé avec les enfants, et plus naturel. Et qu'elles sont... peut-être il y a une notion de danger qui est évoqué dans la relation des garçons, ou des hommes, avec les enfants, que les parents pourraient avoir en confiant leurs enfants à des hommes. Peut-être qu'ils ont moins que (pour) les filles, ce qui me paraît pas non plus très...
I: Justement, qu'est-ce que vous en pensez, de la première des deux suppositions, c'est-à-dire celle qui a trait au fait que ça soit, que le contact des filles avec les enfants soit plus naturel?
R: Je pense que ça dépend des personnes. Je connais des filles qu'ont pas du tout la fibre maternelle, et d'autres qui se sentent bien plus à l'aise. Surtout actuellement où on est dans une période - c'est encore difficile - mais il y a de plus en plus de femmes qui revendiquent le droit de pas vouloir être mère, le droit de pas vouloir enfanter... Donc, c'est en cours de changement. C'est encore difficile, parce qu'il y a encore une pression, je trouve, sur les femmes, à être mères, à la maternité en général, mais après...
I: Et vous, votre rapport justement par exemple, après cette expérience d'au pair, c'était votre premier contact avec les enfants ou vous-même vous vous êtes occupée d'enfants?
R: Oui, je me suis occupée d'enfant, ben chez moi de mes frères, de cousins, d'enfants en baby-sitting...
I: Et c'était dans le... parce que vous m'expliquiez que votre projet de partir comme jeune fille au pair c'était d'abord pour pratiquer une langue : pour pratiquer l'anglais... c'était également, entre guillemets pour d'autres motifs, pour des motifs alimentaires que vous étiez amenée à vous occuper d'enfants, par ailleurs?
R: C'était intéressant dans le sens où je pouvais apprendre la langue sans avoir à payer de logement...
I: D'accord, mais même, je veux dire, même avant ça, quand vous vous occupiez de cousins...
R: Ah! Ben non, c'était un peu d'argent de poche, mais c'était plus du plaisir... c'était du plaisir avec de l'argent de poche! (rire).
I: D'accord.
R: Mais j'en ai pas eu "besoin" non plus, j'ai pas eu besoin du fait de restrictions budgétaires chez moi ou pour moi, donc j'avais pas besoin spécialement, mais voilà c'est quelque-chose que j'aimais bien faire, parce que ça rendait service et que moi ça me faisait plaisir.
I: Et du fait d'avoir 3 frères et sœurs, vous êtes à quel...?
R: L'aînée.
I: Vous êtes l'aînée. Et donc, avec une différence d'âge importante, ou pas?
R: Y a 7 ans avec le dernier. Mais les deux derniers, j'ai souvent eu à m'en occuper, même plus jeune, en fait. Parce qu'à 4, y a du monde en fait.
I: Et comment c'est venu, le fait de vous occuper de vos...
R: Bah c'était naturel. Mais parce que voilà, je pense avoir personnellement, un contact assez naturel avec les enfants, mais après c'est pas, pour ma part, c'est pas quelque chose qui doit être spécialement lié au fait d'être une fille.
I: D'accord. Et donc, plus généralement, entre ces expériences dans le milieu familial et votre expérience d'au pair, et en référence à ce que vous disiez, à savoir que les garçons, on leur demandait, enfin qu'il y avait peut-être pas les mêmes attentes et les mêmes appréhensions vis-à-vis d'eux : votre point de vue, peut-être pour conclure sur cette histoire-là, votre point de vue sur ça, même par rapport au futur, au fait d'être mère vous-même, plus tard, etc., vous avez quel regard, comment vous le résumeriez?
R: Sur la répartition entre les hommes et les femmes?
I: Oui.
R: Je pense qu'il faut continuer à... c'est naturel, je pense, pour une mère de s'occuper de son enfant, mais pour un père aussi. Il le fait aussi bien que la femme, même si la mère l'a porté - on peut parler de quelque-chose... l'envie des entrailles, ou j'en sais rien, mais après, c'est ... je pense qu'il faut continuer à impliquer les hommes dans l'éducation des enfants, simplement pour l'équilibre des enfants, pour une meilleure répartition des tâches, parce qu'il y a de plus en plus de demandes de femmes d'avoir une carrière. Moi c'est quelque-chose qui m'intéresserait aussi, de pouvoir travailler plus tard et d'élever des enfants. Donc seule, c'est beaucoup moins possible, et beaucoup moins facile qu'avec un compagnon qui nous aide. Donc, voilà.
Gender did matter