My personal story
I: And talking about... You were saying that you're about to have a baby, don't you think either that it could change your relationship, have you already talked about it?
R: Yes, yes, this morning, I was talking with a colleague with whom I'm sharing an office and I was saying that my wife and I were discussing about breast feeding techniques for men, because this disturbs our extremely egalitarian relationship. Not only in terms of breastfeeding but also at work because it poses questions where man/woman relationship is at stake, like who will stop working, etc. And, my girlfriend, my wife is self-employed and her job is very important to her, she is very attached to her job, she loves her job. (...) So we discussed the consequences [of having a baby] on our jobs. For me as a civil servant, I can take twice as much parental leave as in Belgium, the rules on parental leave are very good, but in a very conservative way. From what I understand, there are a lot of benefits, it is well paid, even you get an equivalent to the minimal wage, it is high in Luxembourg, during 6 months or a year if you're working part-time, so it's attractive. We are encouraged to favour family life over working life. So we talked about it a lot, (…) to find out which one of us would be interested in taking parental leave, and if… I myself… as a civil servant, there’s no risk for me in taking parental leave. Except that I've just been employeed so I can't take a parental leave one year after my arrival, it is a conscientiousness issue [incomprehensible word]. Although in view of political debates in Luxembourg nowadays, people would be more surprised by those who does not take parental leave than than those who do take a parental leave. So I wouldn't have... I could ask [a parental leave] without problem, taking into account that I've a life contract. For my wife, it is the contrary, she is a self-employed translator, she has only private clients that come back to her regularly, but if she takes a few months off, then automatically, because she is pregnant and she will give birth, she will take parental leave eh… I mean maternity leave, so she will be off work from the end of May until October. The question is, how will she keep her clients during this period of time, how will she manage? It's complicated. We hope that at the end of the maternity leave, she won't have lost all her clients. For her, it is a risk. Because it is she who will give birth, I can't really… it's not about equality between men and women anymore, it is biological and there, there is a difference that is… that is substantial.
French
I: Et par rapport… vous disiez que vous alliez avoir un enfant vous n'avez pas l'impression non plus que cela peut changer les choses vous avez déjà vous avez déjà envisager ça un peu entre vous...
R: Si, si, ce matin j'ai raconté à mon collègue avec qui je partage un même bureau que ma femme et moi on était presque en train d'avoir une discussion sur la question de savoir s'il y a pas des techniques d'allaitement pour homme parce que cela vient déranger notre relation extrêmement égalitaire. Pas seulement au niveau de l'allaitement mais aussi au niveau du travail parce que ça ouvre une série de question ou effectivement la relation homme/femme est engagée donc qui va arrêter de travailler, etc. Et là, puisque ma copine, ma femme est indépendante et que son travail lui est pour elle très important et qu'elle est très attachée à son travail, elle adore son travail, le fait d'avoir un enfant et, puis cette décision d'avoir un enfant après le mariage et notre retour au Luxembourg, etc, c'est, c'est très enthousiaste d'avoir un enfant et on veut devenir des parents exemplaires qui feront aucune erreur jamais (rires). Et on s'est concrètement posé la question des conséquences que ça va avoir pour le travail. Pour moi en tant que fonctionnaire j'ai la possibilité de prendre congé parental deux fois plus qu'en Belgique, on a des réglementations de congé parental qui est extrêmement intéressante mais dans un sens très conservateur du terme c'est un système de ce qu'on a vu en détail il y a beaucoup de subvention on est bien payé même si on touche l'équivalent du salaire minimum légal qui est énorme au Luxembourg 6 mois ou pendant un an si on travail à mi-temps et donc c'est intéressant. On est un peu poussé à privilégier la famille et pas le travail. Il y a donc, on a beaucoup discuté de la question déjà vraiment très longuement sur la question de savoir qui serait éventuellement intéressé à prendre un congé parental et si... moi je… en tant que fonctionnaire je ne prends aucun risque si je prends un congé parental sinon que je viens d'arriver là-bas je vais pas prendre un congé parental un an après mon arrivée c'est un peu une question de conscience (c) ou à la limite vu l'ambiance politique au Luxembourg les gens seraient plutôt surpris si les gens ne prennent pas le congé parental que si on le prenait. Donc là j'aurais aucun… je pourrais demander cela sans problème et puisque je suis nommé à vie... pour ma femme c'est l'inverse, elle est indépendante, elle est traductrice,, elle a que des clients privés qui reviennent régulièrement mais quelque part on peut voir si elle prend plusieurs mois, voilà d'office, puisqu'elle est enceinte et va avoir un enfant, elle va prendre un congé parental euh, de maternité et donc elle sera out pendant… de la fin du mois de mai au mois d'octobre et là toute la question est de savoir comment elle va garder ces clients pendant cette période là, comment elle va gérer ça. C'est tout un truc où on espère qu'à la fin elle n'aura pas à la fin de son congé de maternité elle n'aura pas perdu tous ces clients. Pour elle c'est un risque. Puisque c'est elle qui va accoucher de l'enfant je peux pas vraiment… on est plus dans l'égalité genre homme/femme femme/homme on est plutôt dans ce qui est biologique et là, il y cette différence là qui est… qui est substantielle et, qui a néanmoins des conséquences sur la vie professionnelle voilà c'est quelque chose qu'on ne peut pas changer et donc euh, après le mois d'octobre on aurait tous les deux le droit de prendre le congé parental, elle ne va pas en prendre et moi non plus (c) donc après son congé de maternité on a trouvé une place dans une crèche qu'on a tout un problème au niveau des crèches au Luxembourg, parce qu'il n'y en a pas assez, etc, c'est en train de changer, à Luxembourg ville ça va. On a deux crèches à proximité et on a trouvé une place, on a beaucoup de chance et tout en là, le problème est comment on va gérer notre relation à l'enfant, on a beaucoup réfléchit à la question de la crèche; moi je ne suis jamais allé dans une crèche quand j'étais petit, ma femme est toujours allée dans une crèche pour elle c'était quelque chose dont elle gardait un bon souvenir et un très bon souvenir, on a beaucoup lu sur la question et puis on s'est dit que voilà, c'est pas grave, qu'on sera pas des mauvais parents si l'enfant va dans une crèche.
I: C'est quelque chose qui vous tracassait un peu quand même ?
R: Oui parce que c'est important pour nous d'être bons parents.
I: Oui, mais vous… elle… comme elle l'avait déjà vécu, mais vous si vous avez…
R: Ah, pas du tout là ma mère elle avait clairement du mal à lâcher ses enfants donc l'hypothèse d'une crèche non. Je viens des Ardennes luxembourgeoise je ne crois pas qu'il y avait beaucoup de crèches (I: par là) à l'époque.
R: Donc là on a maintenu une égalité parfaite en quelque sorte et là je garde tous mes congés pour la deuxième partie de l'année pour que je puisse être à la maison un maximum lorsque ma femme reprendra son travail. Donc comme cela elle pourra se lancer à fond dans son truc et moi je prends mon congé pour être plus à la maison pour contrebalancer tout l'effort qu'elle doit faire pour réintégrer son boulot sans avoir à penser à l'enfant c'est un peu la solution qu'on a trouvé et là a aucun moment j'ai fait : je suis l'homme je vais travailler, tu restes à la maison… elle me quitterait (rires) aussi mais c'est pas un réflexe que j'ai.
I: Et par rapport à cette question, vous dites c'est une différence biologique qu'on ne peut pas changer ça c'est clair qu'il y a quand même des conséquences négatives sur la vie professionnelle.
R: Potentiellement.
I: Comment pourrait-on faire évoluer ça? Vous avez parlé du congé parental qui est quand même soutenu maintenant au Luxembourg, question des crèches…
R: Je crois que c'est pas seulement une question de loi parce que là, ça va ma copine, ma femme, elle est dans la situation particulière d'être indépendante, ce qui n'est pas le cas pour la plupart des luxembourgeoises, je suppose que n'importe quel indépendant aura ces problèmes là et là il faut savoir se débrouiller tout simplement quand c'est possible et sinon là où il y a un véritable problème c'est quand on sort de la sphère des emplois publics, où on a la sécurité de l'emploi on peut pas être viré, etc.
I: On ne peut pas être mis sur le côté? (R: pardon?). On ne peut pas être un peu mis sur le côté d'un poste important?
R: Oui, c'est tout à fait possible. Il y a les exemples concrets que j'ai vu jusqu'ici dans le monde de la fonction publique me font penser que ça n'a pas posé de problème donc limité une personne qui était en congé de maternité lorsque je suis arrivé et qui s'occupait d'un certain nombre de dossiers lorsqu'elle est partie et lorsqu'elle est revenue elle a récupéré ses dossiers que ses collègues ont fait pour elle en attendant qu'elle revienne, elle a repris exactement les mêmes dossiers, c'est exemplaire, après je suis loin de penser que c'est toujours comme cela (rires). Je suis plutôt suspicieux il y a quand même un grand risque et aussi dans la fonction publique effectivement... J'ai parlé de mon meilleur ami, directeur de la radio en question, il m'a fait une fois d'un air très fier tu vois les femmes elles n'osent jamais demander le congé de maternité, euh, le congé parental, le congé de maternité c'est obligatoire, mais le congé parental elles n'osent pas de peur des conséquences négatives et ça je pense que c'est une opinion relativement répandue dans pas mal d'entreprises où on essaye de faire en sorte que les gens ne profitent pas trop de ce que la loi leur permette. Après, il faut discuter si c'est bien ou pas parce que moi je ne suis pas du tout quelqu'un qui aurait tendance privilégier la famille sur le travail, je pense qu'il faut avoir une relation équilibrée entre les deux. Donc après j'ai vu des gens qui ont été que famille et qui laissent tomber totalement leur travail et j'ai trouvé ça pathétique et j'ai vu des gens qui ont totalement abandonné leurs enfants pour regarder que leur travail et j'ai trouvé ça pathétique aussi. Il faut trouver un équilibre, je suis pas du tout certain si nous on va réussir à le trouver c'est pas évident... il y a les deux scénarios et je pense qu'il y a encore pas mal de choses qui peuvent évoluer pour que les dames se sentent plus à l'aise pour trouver ce genre d'équilibre pour pouvoir affirmer je cherche un équilibre entre travail et famille parce que la famille est un élément qui est très mis en valeur par certains partis politiques dont celui qui est au pouvoir ici depuis 50 ans c'est quelque chose d'important et pouvoir résister à cela c'est plus… c'est pas l'homme qui travaille et c'est quelque chose qui me semble très important c'est le cas pour ma femme aussi même si je veux pas parler en son nom mais c'est quelque chose qu'on a discuté beaucoup ces derniers temps et c'est clair qu'elle serait au bord du suicide après quelques mois si elle devait rester à la maison pour s'occuper des enfants, c'est pas du tout le genre. Après j'ai des amis qui pour eux c'est devenu la chose la plus importante au monde qui voient ça très bien, qui sont heureux et je trouve ça bien, je ne veux pas juger de manière absolue sur la question.
I: Dans ce que vous avez raconté, vous avez peu subit, peu cette sensation que le fait d'être un homme joue, cela ne vous a en tout cas pas fermé de portes, ça n'a pas fermé de portes...
R: Non c'est paradoxal presque. Ca, mais oui, c'est un peu un miracle sociologique que j'ai pu accéder à un emploi (parle ensuite de considération de couleur politique et du recrutement, carrière dans la fonction publique, trajectoire socio-professionnelle).
Résumé et analyse avec le répondant.
En résumé c'est qu'au niveau de mes choix, de mes choix, j'ai jamais vraiment porté des choix en fonction de mon genre, mais il y a des effets déterminants qui font que j'ai sans doute eu plus de facilités à évoluer dans ma vie privée et dans ma vie professionnelle parce que je suis un homme.
Il serait hors de question pour moi de vivre en dehors d'une capitale, parce que c'est uniquement dans une capitale que l'on peut s'épanouir avec des opinions telles que j'ai. Si je sors de 10 km de la ville je serai malheureux en ce qui concerne la relation avec les voisins, la vie sociale, c'est déjà pas géniale à Luxembourg ville, mais invivable en dehors. J'ai toujours été attiré par les capitales de manière générale pour cette raison, mais c'est pire au Luxembourg qu'ailleurs.
Gender did matter